Terra Preta : Comment et dans quelle condition la faire?

Voilà qui complète une série de trois articles sur la question de la Terra Preta. Nous avons tout d’abord présenter la civilisation qui l’a créé dans un premier article, puis dans un deuxième temps nous avons décris d’autres pratiques potentiellement soutenables réalisées par d’anciennes civilisations amérindiennes. Cet article vous explique comment créer cette Terra Preta en créant du Charbon, mais il vous montrera également qu’à moins de vivre dans une forêt tropical humide faiblement peuplée ce n’est même pas la peine de considérer une réalisation concrète de cette technologie ressurgie du passé.

Produire de la Terra Preta

Pour faire de la Terra Preta il suffit uniquement de créer du charbon et de l’épandre sur votre parcelle. Cette technique consiste en une combustion lente et à l’étouffée de bois. Ce process utilisé depuis des siècles ne présente pas d’énorme difficulté à part si vous essayez d’atteindre des productivités maximales en terme de volume de charbon par rapport au volume de bois utilisé. Pour ce faire, vous avez à votre disposition de nombreuses techniques depuis les plus artisanales et bon marché consistant à faire un tas de bois munis de trous à la base et d’une ouverture/cheminée de 20 cm en son centre. L’air doit rentrer par le bas et ressortir par le haut. C’est le flux insuffisant d’air qui va provoquer la combustion incomplète du bois et donc conserver plus de carbone que par une combustion complète avec laquelle on n’obtiendrait que de la cendre.

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Production de Charbon au Ghana (FAO)

Vous avez aussi à votre disposition des aménagements plus couteux mais aux rendements souvent meilleurs comme des installations en métal. L’excellent site de la FAO fournis des informations très précises et bien détaillées sur grand nombre de techniques de fabrication de votre charbon artisanal. Cliquez ici.

Pourquoi cette recette ne vous servira à rien en France…

Y’a bon bruler des forêts

Pour bien comprendre le fond de cette recette il est nécessaire de connaitre une technique agricole largement utilisées dans les régions de foret tropicale humide : La technique de l’abattis-brûlis. Le principe est relativement simple, l’agriculteur abat chaque année un morceau de forêt d’à peu près la surface de ce qu’il sera capable de cultiver (environ 1 ha). En pratique, abattre de nombreux arbres quelquefois haut plusieurs dizaines de mètres représente un travail considérable. Une fois le pan de forêt à bas, l’agriculteur y met le feu. Les cendres obtenues par ce brûlis sont un excellent fertilisant pour les plantes car elles contiennent une part de la matière organique et des minéraux qui ont été stockées dans les végétaux brûlés. Le semis a donc lieu dans la foulée. La photo suivante montre un pan de forêt abattu puis brulé sur lequel on voit déjà quelques plants de manioc pousser au premier plant et quelques plants de maïs au fond et à droite.

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Culture de Manioc et de Maïs sur abattis-brûlis au Brésil (Photo : Kris)

Les rendements de la première année de culture sur ce lit de cendre sont très bons du fait de la fertilité mais également par la très faible présence de « mauvaises herbes » qui n’ont pu égrenées dans cette régions où la canopée empêchait jadis leur développement. La seconde année est déjà plus problématique car les herbes commencent à coloniser la parcelle et les rendements sont donc moins bons. Il est très rare que les paysans fassent trois années de suite sur la même parcelle. Lorsque les cultivateurs pratiquent cette agriculture de manière soutenable, ils reviennent environ tous les 20 à 30 ans sur la même parcelle. D’ici là, la forêt se sera reconstituée et, si brûlis il y a de nouveau, la fertilité sera donc la même que deux décennies auparavant. Contrairement à ce qu’il y parait, ces agriculteurs utilisent beaucoup de terre. En effet, ils leur faut autant d’hectares que la forêt met d’années à retrouver son état d’origine. En pratique donc, ces cultivateurs doivent disposer entre 20 à 30 hectares de forêt afin que la fertilité des sols cultivés reste stable au court du temps. Si pour une raison ou pour une autre (démographie en particulier) les agriculteurs ne peuvent pas attendre et retournent plus trop tôt sur une parcelle déjà brûlée et abattue, la fertilité sera moindre et donc les rendements plus faibles; il est donc probable que pour nourrir sa famille il devra cultiver une surface plus grande. Vous comprenez surement qu’arriver à ce stade, un cercle vicieux s’enclenche, car cela augmente la pression sur la terre, réduisant la fertilité…Nous avons déjà pu observer les effets catastrophiques que peuvent engendre cette crise environnementale avec le biologiste Jared Diamond.

L’écologie des forêts tropicales humides

Celles-ci sont situées dans les régions équatoriales qui ont plus de 2000 mm de pluies par an. A titre de comparaison, la ville de Brest qui est connu pour être une des villes les plus pluvieuses de France reçoit 600 mm de pluies par an. Il faut donc bien prendre conscience que ces écosystèmes regorgent d’eau et qu’en l’absence d’une faune et d’une flore abondante, les sols sont completement lessivés en quelques années. Avec d’autres phénomènes, la destruction de la foret amazonienne provient du fait qu’une fois défrichée, la parcelle reste peu de temps aussi fertile qu’à ses débuts et qu’il est moins couteux de défricher une nouvelle parcelle de forêt que d’entretenir une parcelle lessivée. C’est ce qu’on appelle en économie la rente différentielle. Quoi qu’il en soit, il faut retenir que dans cet écosystème très complexe, la fertilité est contenue dans les arbres et non dans le sol. En effet, tout ce qui arrive sur le sol est aussitôt valorisé par le vivant, l’eau et les minéraux sont absorbés par les racines, et toute matière organique valorisées par la faune. Par conséquent, toute tentative d’agriculture soutenable dans ces terres est dépendante d’une technique qui permette que les sols ne soient pas trop lessivés et que le bilan en éléments minéraux sur une année soit positif ou nul. On trouvera dans ce schéma les raisons techniques de cette contrainte du lessivage en absence de couverture du sol.

Terra preta et diversification sociale

Il y a plusieurs conséquences directes sur les conditions de possibilité de la Terra Preta. Tout d’abord, pour que l’efficacité en soit optimale, il est essentiel que la terre soit sans interruption couverte par de la végétation afin que les racines des plantes assurent un lessivage minimale des éléments minéraux du sol par les abondantes pluies tropicales, comme cela se passe naturellement dans la forêt tropicale humide. En cela, même s’il est impossible de savoir quels itinéraires techniques avaient les amazoniens qui ont créé la Terra Preta, il est certain que si ils n’ont pas utilisé cette technique, ils ont dû faire face à un surplus de travail comme exploiter plus de surfaces ou bruler plus de foret pour amender la Terra Preta. Ceci est peu probable, à la lumière de la diversification de leur société, ce qui me pousse à penser qu’ils pratiquaient l’agro-sylviculture, seule à même de limiter notablement cette lixiviation des sols. Quoi qu’il en soit, si il y avait un sol nu pendant une période de l’année, cela aurait gravement atteint la fertilité du sol.

L’autre conséquence directe est qu’à la manière de l’abattis-brûlis, il faut des hectares de forets « charbonnables » pour chaque hectare cultivé. D’une manière analogue à l’abattis-brûlis, il faut donc avoir un nombre d’hectares de forêts charbonnables en juste rapport entre la restauration de la fertilité des forêts transformées en charbon et le besoin en charbon pour chaque hectare cultivé. Si le rapport est de un à trente pour l’abattis brûlis, il devait être inférieur pour la technique de la terra preta par le simple fait que les sociétés qui en disposaient avait une structure sociale plus diversifiées (plus de religieux, de spécialistes, de hiérarchies…) que celle des civilisations basées sur l’abattis-brûlis. En effet un religieux, un artisan ou un chef ne produisent pas leur nourriture et doivent donc l’obtenir par un agriculteur qui doit produire plus que pour sa famille. C’est une loi essentielle de la diversification des sociétés, à savoir la quantité de personne que peut faire vivre un agriculteur est proportionnelle au nombre de travailleurs spécialisés. Aujourd’hui par exemple, un agriculteur français peut faire vivre en moyenne 2 000 personnes (70 hectares de SAU (Surface Agricole Utile) avec 70 Qx/ha pour 250 Kg de céréales/personne) ce qui explique en partie l’ultra-spécialisation des hommes et le raffinement de nos sociétés.

En résumé, la technique de la Terra Preta ne peut être applicable que dans des régions où l’on a besoin de lutter contre la pauvreté des sols due à une forte percolation des éléments minéraux (genre pluies tropicales) et où une quantité de bois suffisant est disponible pour assurer l’apport de charbon à la terre. Donc, seules les terres des forêts tropicales humides peuvent accueillir cette technique. Vous pouvez donc voir sur la carte suivante si cette technique peut vous être utile.

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Géographie des forêts tropicales humides (WWF)

Encore plus, cette technique ne peut être utilisée que dans des régions où la densité de population n’est pas trop élevé sous peine de retomber dans les dérives déjà analysées pour l’abattis-brûlis. Si on a besoin de revenir trop souvent pour couper du bois afin de restaurer la teneur en charbon, c’est la crise de fertilité qui guette tout le système. Conclusion, un seul lieu en France pour mettre en pratique cette Terra Preta, la Guyane. Toutefois, c’est un lieu de vie que je vous déconseille fortement et pas seulement parce que cette terre est un véritable scandale par rapport à l’autonomie des populations indigènes qui y vivent.

Quelles leçons tirer de la Terra Preta

Cette terre est une réponse ingénieuse à un écosystème très précis (la forêt tropicale humide) et à un seuil de densité de population qui doit tourner autour de 30 habitants/km² (en ce moment en Guyane, 2 habitants au km²). C’est avant toute chose un espoir pour ces forêt Amazonienne, Africaine et Indonésienne que l’on est en train de détruire. Mais d’ici que la Terra Preta soit suffisamment bien connue, la technique maîtrisée et diffusée, j’ai bien peur que les forêts tropicales, garantes de son utilisation soutenable, auront déjà été réduites comme peau de chagrin. Mais le pas de temps des arbres et de la nature en général n’est pas celui des hommes, ils ne sont pas pressés, eux, ils reviendront s’implanter sur ces terres un jour.

Sur ce dernier mot, de quoi vous en donner l’idée, regardez ce film Koyaanisqatsi, dont la signification du titre se rapproche curieusement de l’hybris dont nous avons déjà parlé. La némésis de toute cette histoire de déforestation pourrait bien être que dans quelque temps, cette nature que l’on « domine » recouvre nos civilisations détruites d’une couverture végétale, comme un homme aurait enfoui à jamais dans son inconscient un souvenir traumatisant.

53 Commentaires

Classé dans Agriculture, Histoire

53 réponses à “Terra Preta : Comment et dans quelle condition la faire?

  1. Привет, я думала что это совсем не так происходит:)

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    Мой блог: http://vyazanieshapok.blog.ru/

  2. Bravo, très belle article sur la terra preta, cependant, le charbon de bois n’est pas qu’un adsorber de nutriments du sol il est aussi un magnifique support de vie, et même en France métropolitaine et partout dans le monde, ce support au meme titre que de la brique pilée, doit pouvoir faire augementer la biomasse du sol de façon considérable et donc augmenter la fertilité de ces sols. M’enfin c’est juste une reflexion pour le moment, a tester.

    Encore bravo pour ce document.

    khumlee

  3. Desmarthon

    Bonjour,
    si on utilise du bambou, qui produit 6 fois plus de biomasse qu’une forêt traditionnelle, on devrait pouvoir étendre l’utilisation de cette technique, à peu près partout dans le monde, tant qu’on a de l’eau.

    Le bambou pousse sous tous les climats et peut résister à des températures inférieures à -20 degrés C. Le bambou pousse aussi jusqu’à 4000 m d’altitude.

    En plus je pense qu’on pourrait faire du charbon de bambou sur place, dans les baissières (permaculture), une technique à rechercher!

    • karmai

      Bonjour Desmarthon,

      Merci pour le commentaire. J’avoue que j’ignorais qu’une foret de Bambou était 6 fois plus productive qu’une foret traditionnelle. Ceci dit, il me vient tout de suite de nombreuses critiques à un tel projet. Tout d’abord, et je passe sur le fait qu’il faudrait trouver la bonne recette, il faudrait prouver que la Terra preta se prete à de nombreux climats différents, ce que d’après moi est très discutable à de nombreux niveaux (pedologique, climatique, sociologique). De plus, remplacer une foret « traditionelle » [disons spontanée à sub-spontanée] risque de perturber l’équilibre écologique local. Si je prend un exemple tout bete, mais dans ma region natale, il existe tres peu de Panda, et donc tres peu de consommateurs endémique du Bambou. Par contre il existe tout un écosystème sur le chêne, le hêtre, etc. Introduire le Bambou peut en réalité avoir des conséquences inattendues si on veut remplacer les forets traditionnelles. Une plante intéressante, mais que je regarde toujours avec circonspection…

      Je suppose toutefois qu’à echelle réduite, cela n’engrangerait que peu de nuisances. A eviter de planter trop pres de son habitation par contre…

  4. Hélène Rakotond

    Vous connaissez l’état écologique préoccupant de Madagascar. Evidemment en me référant à votre carte, je vois que Madagascar se trouve en zone concernée pour « créer de la terra preta ». Mais voilà, Madagascar a été ignoblement dévastée par la culture sur brûlis. Les politiques regardaient cela d’un air désolé, sans chercher de solution.

    Suite à ce que je viens de lire dans le commentaire de Mr KARMAI au sujet du bambou, je me demande si des plantations intensives de bambou, au moins dans une région de Madagascar, ne permettraient pas d’envisager l’expérience de la terra preta? Tout en s’inspirant du modèle d’agro-sylviculture amazonien.

    Tout cela pour vous dire que je réfléchis à ce sujet, car Madagascar est vraiment dans l’urgence pour tout et surtout pour atténuer la misère nutritionnelle.

    MERCI DE VOS CONSEILS

    • karmai

      Bonjour,

      Je tiens tout de suite à préciser que la culture sur brulis n’est pas une mauvaise pratique agricole en soi. Désolé de le dire comme ça mais « ignoblement » m’a un peu choqué pour être tout à fait honnête.

      La culture sur brulis répond d’une logique agricole tout à fait pertinente pour des densités de populations faibles. En effet, une population modeste peut vivre de manière soutenable en laissant après une culture sur brulis la foret se régénérer sur 20 ou 30 ans. Au delà d’un certaine densité de population, les besoins alimentaires deviennent si élevés qu’il faut revenir plus souvent sur la même parcelle et cela précipite une crise de la fertilité.

      Pour être tout à fait franc, si vous vous trouvez dans une zone problématique basée sur l’abattis brulis (donc probablement en voie de savanisation) risquer la technique de la Terra Preta serait presque criminel. Je m’explique. Cette technique, si on semble pouvoir la comprendre dans ses grandes lignes, n’explique pas le contexte socio-économique qui lui a donné naissance car la connaissance de la civilisation qui l’a créé est très faible. La technique ne se suffit jamais à elle même, elle est toujours inscrite dans une contexte sociologique, économique, culturel et politique particulier. Concrètement, et par exemple, un tracteur est peut-être adapté dans une zone rurale très peu peuplée, mais peut-être criminel dans une autre peuplée car il mènera alors une grande partie de cette population agricole au chômage, ce qui, s’il n’y a pas d’alternative d’emploi, amène à un délitement social défavorable (migrations par exemple). Plus trivialement c’est l’histoire de cette bouteille de coca tombé chez les Bushmen d’Afrique du Sud dans « les dieux sont tombés sur la tête ». Même une technologie basé sur l’écologie peut être inadapté!

      Pour reprendre le cas de Madagascar, que je ne connais pas du tout personnellement. Mais il me semble que des expériences menées sur la Terra Preta sont nécessaires pour voir son potentiel en Madagascar. Encore plus, il faudra réaliser des diagnostics agraire pour comprendre si une telle option répond à une demande des agriculteurs de la région.

      De mon coté, et c’est l’option qui est souvent mise en avant dans les systèmes post-forestiers, je pense que l’agro-foresterie est une possibilité à explorer en premier lieu. Cette option est beaucoup plus sure car elle a déjà fait ses preuves dans ces contextes et elle est, contrairement à la Terra Preta, beaucoup mieux documentée et comprise.

      La Terra Preta mal maitrisée peut provoquer en effet multiplicateur de l’abatis-brulis car il ne faut pas oublier qu’il faut bruler du bois pour obtenir du charbon!

      Je peux vous proposer quelques articles sur l’agroforesterie, qui me semblent bien plus adapté que la Terra Preta, si vous en êtes pas familié

      Introduction

      Introduction à l’agroforesterie

      Exemples concrets

      L’agroforesterie: Pour que les hommes et la nature vivent en paix

      J’ai noté un certain effet de mode pour cette terre étrange et je dois dire que depuis l’écriture de cet article je tente de mettre des bémols à cette enthousiaste qui pourrait faire plus de mal que de bien.

      En espérant avoir aidé.

      Karmai

      • AldousOrwell

        Et qu’en serait-t-il si le charbon produit pour tenter d’initier une pédogenèse de Terra Preta (j’entends là chercher à posséder un horizon richement carboné et à la texture équilibrée de quelques dizaines de centimètres) sur des surfaces relativement limitées type jardin de case, provenait de sous-produits de cultures – notamment de la balle de riz – qui sont souvent plus un embarras et un coût qu’un produit valorisé (dans mon contexte actuel au Laos)

      • karmai

        Pourquoi pas mais la paille de riz contient comparativement à du bois très peu de carbone. La pratique ayant probablement eu lieu dans des espaces ou on mettait le feu à des parcelles de foret, il parait plus réaliste de penser que c’est le fruit de ces combustions qui ont permis (au départ tout du moins) l’apport de charbon. Pour de la paille de riz, je pense qu’il est plus adapté, si possible et faisable, de la répartir sur le champ directement (https://jardinons.wordpress.com/2008/05/07/la-revolution-du-brin-de-paille/)

  5. jousseaume

    la question malgache
    la déforestation intensive qui à eut lieu autour des années 50 a eut diverses conséquences dont une érosion accélérée des terres.
    par rapport à d’autres endroits du monde madagascar est peu peuplée.
    donc peu de bras au km2 et donc des possibilités réduites de collectivisation de certaines tâches.
    d’où un contexte où la lisibilité de la mise en oeuvre d’une technique ou d’une proposition d’organisation est rendue difficile au niveau individuel et ne permet que difficilement un effet d’embrayage automatique.
    une autre partie de la problématique si situe aussi dans la culture malgache, sa langue et la structure de la pensée qui soutient cette culture:
    ce contexte culturel est difficilement compatible avec le mode de développement qui est en général issu et pensé sur le mode culturel occidental qui conçoit les processus en terme de but de résultat de bénéfices d’une temporalité et d’une causalité qui n’entre pas dans la logique de la pensée malgache.
    la vraie question serait de comprendre sur un plan linguistique et ethnologique les ressorts propres de la culture malgache pour permettre l’émergence d’un modèle de développement typiquement malgache.
    ce serait surement d’un grand bénéfice pour le reste de l’humanité car si on considère la situation particulière de madagascar , le niveau de pauvreté actuel et de dégradation de l’environnement résulte essentiellement de la confrontation négative entre la culture malgache et les cultures qui ont essayé d’y importer un modèle étranger.
    ce qui marche pour l’instant s’organise autour de la reconnaissance de l’ile comme un écosystème unique à sauvegarder.
    si on lache le processus habituel de la pensée dominante occidentale on peut considérer que le bilan de la présence humaine précoloniale sur madagascar offrait un bilan positif puisque contrairement au reste du monde, cette présence humaine n’était pas entrée en confrontation destructrice avec un environnement particulier. lui ayant permis de parvenir jusqu’à nous, malgré les destructions intenses des 50 dernières années.
    pour cela il faut arriver à gérer la lecture d’un système ou la non-action est une action, et que cette logique peut engendrer une dynamique positive. de la même façon il faut arriver à intégrer un système évolutif qui se fonde sur une autre dynamique que celle de la dualité, la binarité qui la plupart de temps prend son élan sur le point le plus négatif pour un système fondé sur l’élan propre de l’unicité ( la dynamique du « non », la dynamique de l’acceptation intuitive qui va plus loin que l’antidynamique du « oui »)
    je me suis penchée sur l’apiculture à madagascar
    on a essayé comme ailleurs dans le monde d’imposer une technique, sans succès.
    la base de cette échec mettant en relief les illogismes propres à cette technique et l’inadaptation du concept face à la logique malgache que l’on disqualifie souvent , simplement parce qu’on n’essaye pas d’en comprendre les ressorts.

    il existe des projets positifs en agronomie notamment sur la culture du riz qui ont été mis en oeuvre à madagascar avec succès dans la ligne de la TDC.
    probablement l’association du pays avec les cultures orientales ( corée) si elles ont l’intelligence de ne pas remettre bêtement le couvert sous la forme d’une colonialisation abusive mais d’un partenariat associatif a des chances d’opérer un changement positif à condition de respecter l’identité malgache et d’en comprendre la richesse.
    il existe une autre technique d’apiculture (respectueuse de l’image de l’abeille dans la culture malgache) qu’il serait possible d’intégrer au paysage malgache afin de restaurer la population d’abeilles autochtones. et permettrait d’accompagner positivement le reboisement de l’île en partie en arbres fruitiers.
    de même qu’un instrument de culture des sols qui pourrait grandement améliorer la situation de fertilité des sols et celle des agriculteurs.

    le premier porblème de l’agriculture dans le monde est l’abandon de la croyance judéochrétienne basée sur  » tu gagneras ton pain à la sueur de ton front »
    et le mépris universel dans lequel on tient les gens qui cultivent la terre en terme de lutte des classes.

  6. wawa

    Je me pose une question . ne pourrait on pas amender le charbon de bois obtenue par un peu d’ammoniac et de hydrogenophosphate de potasse (çà ne fait peut etre pas partie de votre philosophie)
    permettant de réduire justement ces apports NKP par rapport à une agriculture « chimique ».

    la structure « microcavité » du charbon de bois devrait permettre de fixer de manière durable NH3, K+ et PO4

    • karmai

      Bonjour,

      Vous pouvez essayer bien sur 🙂 Je pense que l’ajout d’Azote est effectivement important car l’apport de charbon provoque un déséquilibre fort entre la quantité de Carbone et d’Azote nécessaire pour initier un processus de compostage ou d’humification. Apres, ma philosophie me pousserait en effet à utiliser de préférence de l’azote non issu des industries chimiques, donc plutôt urines, légumineuses, lisier et autres. Au bout du compte, apporter du charbon c’est comme ajouter du Bois rameal fragmenté (BRF), mais plus concentré, donc plus fertilisant, mais provoquant aussi une plus grande « faim d’Azote ».

      Pour le K2HPO4, je ne sais pas. C’est à voir en fonction des besoins en phosphate et en Potassium, et cela indépendamment de la nécessité du sol. Peut etre que le Charbon favorise le stockage et la libération des elements mineraux, mais j’en sais probablement beaucoup moins que vous sur la structure en « micro-cavité ». Si le coeur vous en dis, expliquez moi cette propriété du charbon, je suis une personne curieuse.

      Bien à vous

      Karmai

  7. quémar

    c trés interésent

  8. Projet terra Preta Sahel

    Notre organisation travaille à l’application adaptée de la Terra Preta au Sahel. Nous travaillons dans un village pilote proche de Nouna au Burkina faso, avec un plan de reforestation de 50 000 arbres, et la nécessité de créer un sol régénéré et vivant proche de la forêt. Nous combinons l’approche agroécologique, biodynamique et la permaculture. Avec un défi : changer le micro-climat , réintroduire de la biodiversité…produire de la prospérité ! Cette action se combine avec des volets santé, éducation, mobilisation sociale, commerce équitable, séjours solidaires participatifs…

  9. rahane

    un petit livre excessivement interessant
    plus que le titre ne le laisse paraitre
    « les cultures associées »
    MAGDA HAASE 2000
    Edition ULMER
    5 rue de charonne 75011 Paris
    http://www.editions-ulmer.fr
    la moitié de ce petit ouvrage concerne les associations végétales et leur succession pour enrichir les sols
    ET
    la culture en butte ou en planches surélevées
    très concis explicatif de la méthode pour concevoir le jardinage associant productivité maraichère bio et enrichissement des sols en même temps
    fondé sur l’expérimentation pour retrouver la technique des cultures d’amérique du sud.

  10. rahane

    résumé au dos du livre précité:
     » en rompant avec les monocultures ce mode de culture bio plus proche de la nature permet d’améliorer la fertilité du sol de réduire les apports d’engrais ( enfouissement des fanes de plantes)et de diminuer de façon spectaculaire l’apparition de maladies et les attaques de parasites. elle permet également d’exploiter de façon optimale les petites surfaces. »

  11. Vous avez tout faux dans cet article. Je fais partie des gens qui font eux mêmes de la terra preta pour leur jardin en fermentant leur propre merde dans une toilette sèche en condition d’anaerobie en couvrant leur merde avec quelques cuillères de poudre de charbon de bois contenant des microorganismes éfficasses et un peu de poudre de pierre. Nous obtenons après compostage de la merde bokashisée un humus d’une excellente qualité. On Allemagne, Autriche et Suisse nous sommes de plus en plus nombreux d’agir comme cela.

    • karmai

      Je ne crois pas avoir faux. La terra preta est une pratique très située historiquement et dont la source de carbone est elle aussi particulière (la foret).
      Bravo pour la création d’un mélange qui vous donne satisfaction en recréant apparemment les mêmes propriétés que la terra preta.
      Ma reflexion se situe à un niveau macro, c’est à dire à l’échelle d’un système agricole entier. Est-ce que votre mélange pourrait être utilisé sur des grandes surfaces par des agriculteurs? Serait-ce vraiment soutenable comme pratique? Serait-ce économique?

  12. Jean de Thann

    Passionnant!
    Article et commentaires sont passionnants!
    Je serai ravi que cette discussion perdure, que Karmai et autres personnes informées nous donnent leur sentiment sur le bien-fondé (ou pas) d’apport de charbon de bois à notre propre jardin (peut-être pas pour aller jusqu’à la Terra preta).
    Si Frank me lisait, je rentrerai volontiers en contact avec lui (via le webmaster??) pour développer son « post » (toilettes sèches anaérobies), ajout de poudre de pierre, etc…
    En ce moment, je réfléchis beaucoup autour de EM et du bokashi, ce qui rejoint le sujet pour ce qui concerne l’enrichissement et la santé de la terre.

  13. Philippe

    Bonjour,

    Très bon article sur les brulis, mais qui oublie certaines choses dans le cas de la terra preta :
    – la terra preta est toujours utiliséesans nouveaux apports de charbon de bois, on a noté qu’elle avait la faculté de se régénerer seule d’environ 1 centimètre d’épaisseur par an.
    – Si la technique du brulis a permis de découvrir les intérêts du charbon de bois pour la culture, il semble qu’au cours des siècles cette technique ait été amélioré en ne répandant qu’une fine couche annuelle sur les sols de ces cendres de charbons de bois.
    – l’apport de poterie concassée n’est pas éludé dans votre article.
    – un ver de terre indigéne vivant uniquement en terre amazonienne est le principal vecteur de la terra preta, il est capable d’assimiler le charbon de bois et de le « transformer ».
    – une profondeur de 2 mètres de hauteur de terra preta n’est pas explicable par une seule technique de brulis.

    • karmai

      Bonjour,

      Merci pour le commentaire.

      – Je n’ai jamais réussi à trouver un article scientifique sur cette terre qui s’auto-génererait??? En tant que scientifique je ne connait pas de « génération spontanée » de matière. Si vous en savez plus je suis curieux de savoir.
      – Ce n’est pas le brulis qui a permis de connaitre l’utilité du charbon de bois, car le brulis ne crée quasiment pas de charbon. Il n’y a à ma connaissance que peu de systèmes de brulis qui font un ajout de cendre supplémentaire.
      – Il n’y pas à ma connaissance de lien établit entre poterie concassée et l’efficacité de la terra preta. Là encore, si vous avez de nouvelles informations sur l’interaction charbon – argile cuite je suis très curieux de savoir de quoi il retourne. Sinon, dans le doute, ces poteries concassées sont un simple apport d’argile. L’ajout d’argile, de sables ou de limons pour rééquilibré un sol sont des pratiques très courantes.
      – Que les vers de terres mangent la matière organique du sol est évident puisque c’est de ça qu’ils vivent. Il n’y a en cela aucune découverte majeur. Melangez du charbon dans votre sol en France, les vers de terre le mangeront également. Apres, peut etre que celui d’amazonie (Pontoscolex corethrurus si j’en crois wikipedia) est particulièrement efficace a l’assimiler, mais je n’ai rien lu sur ce sujet.
      – Je pense qu’il y a méprise sur mon article. Je ne dis pas que la terra preta s’est formé par brulis, mais par formation de charbon comme méthode d’intensification d’ajout de la matiere organique (en effet le charbon étant obtenu par une combustion incomplete une plus grande quantité de matiere organique est conservée). L’ajout de charbon, peut ne pas expliquer la formation de deux metres de sol. Mais il ne faut pas oublié que le charbon était probablement mélangé au sol (un peu comme on le ferait avec du compost tout simplement). Il y a avait déjà un sol pré-existant!

  14. dominique

    bonjour
    peu qui , t on envisager que la terre cuite puisse etre un regulateur d humidite comme la toile d araignee qui ,suivant l hydrometrie ambiante absorbe ou rejette l excedent d eau

    • karmai

      En fait, tout objet dispose d’une porosité particulière, la toile d’araignée parmi de nombreux autres choses. Les échanges aqueux en fonction de l’hydrométrie sont donc plutôt triviaux. La capacité de l’arglle sur ce terrain là est assez exceptionnelle, d’autant plus si cette dernière se lie à de l’humus (« l’éponge » sur laquelle on marche dans la foret en automne). Toutefois, de la terre cuite, me semble a priori réduire cette capacité de rétention d’eau, c’est d’ailleurs pour cette simple raison que l’on cuit les poteries pour qu’elles soient plus dures et plus étanches.
      Ce qui peut être une hypothèse intéressante est que les disponibilités en argile dans la région étaient faible sur certain sols et que de la même manière qu’on peut composter sur place, on peut tout aussi bien recycler l’argile des pots domestiques dans les sols. Avec l’humidité très forte des zones amzoniennes, ces terres cuites se sont probablement ramolis en surface rendant tout de même de précieux services. Finalement, on fait probablement face à un standard apport d’argile au sol. Ajout somme toute relativement banal.

  15. rahane

    à propos de terra petra
    je suis étonnée que personne ne parle plus du fait qu’on trouve non seulement du carbone mais aussi des tessons de poterie en grand nombre.
    la façon primitive de réaliser des pots en terre cuite était de les monter avec des boudins de terre crue ou plus sophistiqué sur un tour puis de les cuire. et la cuisson est pour partie fondamentale dans le résultat.
    quand on observe la manière de faire des potiers japonais qui allient le nec plus ultra de l’art de la poterie et des traditions millénaires on retrouve dans les manières de faire primitives l’alliance de la confection du charbon de bois et de la cuisson des poteries ainsi que de certains aliments dans un feu unique pour la raison simple de l’utilisation de tous les niveaux de température d’un foyer qui s’étale sur parfois plusieurs jours et la prise en considération de l’énorme travail de collecte du bois et de confection d’un foyer. dans les cultures anciennes le rôle du maitre du feu faisait partie des fonctions sacrée dans le vestige persiste encore jusqu’à des époques proches dans le rôle de cuiseur de pain par le boulanger itinérant qui faisait fonctionner selon un tour de role les fours collectifs villageois.
    la cuisson des poteries peut même aller jusqu’à sélectionner des bois et des herbes particulières empilés de manières précise pour obtenir des effets décoratifs.
    le moindre incident dans la cuisson se traduisant par l’éclatement des pots en terre.
    un simple foyer confectionné par entassement de bois et couverture de terre ne peut préter à de très haute température et ne permet de réaliser que des poteries pas très cuite.
    si on cumule une terre de médiocre qualité et une cuisson à faible température on obtient des objets utilitaires mais peu résitants
    bien moins en tout cas que ceux cuits à des températures supérieures qui du fait du changement de la nature de la terre par la cuisson peuvent résister longtemps aux assauts du temps.

    on fantasme souvent sur les populations anciennes: le vieux mythe de l’atlantide idéalisée. tout au moins sur le niveau de leur connaissances techniques qui souvent était le résultat d’un empirisme intelligent lié à une très grande capacité d’observation des peuples primitifs( qui ont souvent une sensorialité bien plus développée que des plus civilisés.)
    l’invention de la poterie est probablement issue de la concomitance de la cuisson des aliments dans des récipients dont le contact avec le feu durcissait la matière.
    la civilisation amazonienne ayant laissé derrière elle la terra petra avait peut-être focalisé son développement dans les avantages constaté résultant de fours primitifs qui servait aussi à faire des poteries qui pouvait avoir des vertus religieuse ou culturelle voire commerciales comme peuvent avoir eu sens les peintures dans les grottes dans nos contrées.
    tout groupement humain a besoin une fois couvert les besoin primaire de disposer d’un liant civilisationnel lié au langage à l’imaginaire à l’art et la notion de monnaie d’échange permettant de fonder les bases d’un commerce et de l’élaboration d’une culture.
    un exemple très international de cet ordre est par exemple l’usage des coquillages comme monnaie commerciale en usage en chine préhistorque comme chez les peuplades nordiques de l’europe, les peuples africains et les grecs anciens.
    coquillages issus des espèces porcelaines dont la « valeur » symbolique tenait au fait qu’ils évoquent le sexe féminin
    dans les populations primitives tout ce qui évoque l’un des deux sexes était érigé en objet symbolique porteur de fertilité et haussé facilement au role de monnaie d’échange, de l’échange découlant l’abondance proche dans ses avantages de la fertilité.dans le contexte humide des zones équatoriales et tropicales sans cailloux ni choses solides et durables pouvant servir de support à traverser le temps pour porter la civilisation restait la poterie dont les formes les couleurs pouvait servir à de multiples usages pratiques ou symboliques.
    personne n’a joué à rassembler les tessons et mis à l’épreuve ses capacités à recomposer un puzzle?
    si l’art de la poterie apportait de surcroit un terreau extraordinaire d’abondance vivrière alors la poterie devait être le fondement quasi religieux de ces sociétés.
    les tessons des échecs de cuissons conjugués au effets biochimiques du carbone sur les sols avaient tout pour apporter les fondements d’une civilisation batie autour de l’ abondance agricole sans qu’il soit nécessaire d’avoir réellement compris le processus autrement que par empirisme.
    retrouver l’usage exact permettant le résultat parfait relève de retrouver une recette exacte.
    le fait que la terre soit noire concentre l’intérêt autour du carbone alors que le tesson est peutêtre la clef.

    par ailleurs sur une autre partie du débat autour de la qualité des sols
    ma spécialité est l’apiculture
    et nos abeilles ( comme beaucoup d’autres éléments du vivant) ne vont pas très bien
    en particulier leur fertilité est grandement en péril tant pour la qualité spermatique des mâles que les capacités ovulatoires des reines et même la vitalité des simples abeilles ouvrières.
    elles semblent avoirentre autre une déficience de l’équivalent des focntions rénales chez les insectes, et une problématique à l’élimination des déchets azotés.
    je m’interroge sur le fait que nos sols ont été régulièrement épandus en matières azotés d’origine chimique concomitamment avec la chutte de vitalité des abeilles et des autres animaux dont l’humain.
    les molécules azotés d’origine chimique et non biologique seraient t-elles d’une formulation moléculaire sensiblement différente induisant une fatigue des systèmes éliminatoires du vivant en bout de chaine.
    par ailleurs l’incidence de ces matières azotés chimiques sur les plantes auraient une infuence sur la reproduction même des plantes qui se servent des odeurs pour communiquer entre elles et coordonner les floraisons et les périodes de pollinisation
    un labo près de stasbourg est parvenu à montrer que les plantes d’aujourdhui émettent des odeurs sur des distances bien plus restreintes que par le passé participant à l’affaiblissement généralisé du vivant.

    • karmai

      L’argile des poteries apportée par les peuples qui ont eu de la Terra preta était très probablement nécessaire pour favoriser la formation du complexe argilo-humique. L’apport d’un élément parfois manquant (sable, limon ou argile) est une pratique assez courante dans l’histoire de l’agriculture. Des pratiques de modification de terres bien plus radicales ont existé (je pense à l’écobuage par exemple).

      Quant aux abeilles, je ne peux que conseiller en toute modestie 😉 un article que j’ai écris à ce sujet: https://jardinons.wordpress.com/2009/03/19/des-abeilles-et-des-hommes/

  16. jackber

    Je suis les commentaires et ce qui s’écrit et se dit à propos de terra preta. Je suis agriculteur pratiquant les techniques de conservation des sols (semis-direct, rotation, couverture permanente…). Mes collègues et moi pensont que le charbon de bois est certes un dynamiseur d’activité biologique, et on aimerait faire ça en France à grande échelle, mais ormis le fait qu’il est certainement irréalisable de fabriquer beaucoup de charbon de bois, on pense qu’il vaut mieux se tourner vers le BRF. Mais celui-ci a aussi l’inconvenient de mobiliser énormément de ressources bois d’origine. Que faire donc, et bien on va chercher à sélectionner des plantes plus riches en lignines (luzerne pailles de céréales…) que ce qu’on nous propose aujourd’hui. Toute la sélection a été faite pour rendre les plantes les plus digestibles possible (cellulose) pour les ruminants. Mais faisant ça on oublie que le sol a besoin de carbone comme énergie. Surtout si on n’oublie de retourner les résidus de culture ça devient une catastrophe et la fertilité diminue. C’est ce que l’on voit autour de nous. Donc pour résumer, la terra preta nous donnerait le bon code pour comprendre ce qu’il faut au sol pour améliorer sa fertilité, et on doit adapter avec ce qu’on a sur place. Je pense qu’il faut peut être concentrer du carbone dans la zone de semis car les plantes ont besoin d’être boostées au début. Après, le sevrage leur permet d’être autonome s’il y a un bon envirronnement bien sûr. C’est une réflexion d’un agri dans ses champs. Dans un jardin la problématique n’est plus la mëme car la surface est bien plus petite. Cordialement

    • karmai

      Terra Preta, Brf, paillage, engrais verts, etc. Ce ne sont que des variantes d’un état d’esprit dans l’agriculture : Comment intégrer le plus efficacement possible de la matière organique au sol? Ce qui manque aujourd’hui, ce sont des études scientifique comparative des méthodes de transferts tant sur l’efficacité finale que sur le rendement en ressources.
      Par exemple, cet article propose une réponse pour la terra preta : elle fonctionne dans des milieux tropicaux à faible densité de population.
      Le brf fonctionne très certainement dans les zones de bocage et/ou dans les zones à faible densité de population et forestière ou alors ponctuellement afin de soigner des sols très appauvris (« shoot de Matière organique et recolonisation en champignons du sol)
      Bref, pour le praticien, la question n’est pas celle de réaliser ces études scientifiques d’optimisation, mais d’utiliser son bon sens pour faire au mieux avec les matériaux qu’il a autour de lui. Le fait est que nombreux sont les agriculteurs qui sont aujourd’hui très dépendants en carbone et que rares sont ceux qui peuvent améliorer en interne la fertilité de leurs sols. Rares sont les agriculteurs qui ont assez de Brf potentiellement disponible pour pouvoir fertiliser leurs sols à la mesure de leurs exportations en carbone (que ce soit en grains, en produits animaux, etc).
      Selon moi, une approche brf sur une exploitation agricole ne peut aller de pair qu’avec une « agro-reforestation » des cultures pour disposer d’une filière ultra courte d’approvisionnement en brf. Sans cela, il faut extraire du carbone ailleurs avec tous les risques que cela représente dans un monde futur ou le carbone va couter de plus en plus cher.
      Quoi qu’il en soit, si vous faites déjà le semis-direct, la rotation et la couverture permanente des sols en France, c’est déjà très en pointe sur les pratiques agricoles et cette discussion montre à quel point vous êtes très fortement en avance sur les questions de fertilité et je vous félicite. 🙂

      • jackber

        Je suis d’accord sur le fond mais nous cherchons, dans nos réseaux de ces systèmes (BASE, IAD, ECAF…) à rendre le sol plus autonome mais surtout à maintenir et même à augmenter la biomasse produite à l’hectare(transformer le maximum d’énergie solaire en biomasse pour nourrir le sol en priorité, les hommes, les animaux et même faire autre chose avec la biomasse s’il y a du rab). Il nous faut optimiser le fonctionnement de l’écosystème sol/plantes. La fertilité sera accrue par un meilleur retour de résidus au sol (nourrir deux fois : le sol et la société), qui plus est carbonnés, riches en lignine certainement. D’où ma recherche de méthodes en plus de celles que nous pratiquons déjà. Nos réseaux représentent à peu près 1% des agris en France. Pour info dans les Amériques, ces principes de l’Agriculture de Conservation (proné par la FAO d’ailleurs) sont adopté sur environ 40% de la surface avec des variantes selon les conditions pédo-climatiques (froid au Canada, chaud au Brésil…). On fait peut être un peu Gaulois en France mais je sais que nos sols redeviennent durablement productifs, moins gourmants en intrants (surtout énergie) et non polluants. Un chercheur, Michel GRIFFON à proné un nouveau modèle agricole, l’Agriculture Ecologiquement Intensive, qui remet au centre du débat la nécéssité de rendre l’écosystème sol plantes plus fonctionnel et productif. Evidemment que je m’y retrouve (10 ans de pratique), mais nous sommes confronté au problème majeur qui est d’ordre sociologique. Les agriculteurs ont du mal à bouger. Peur, loyauté familiale, manque de formation…C’est pour moi en France le principal problème. Nous y sommes attelé. Il faudra au moins une génération ou un gros clash (climatique, financier,énergétique…). L’anticipation n’est malheureusement pas une vertu de l’agriculture dite moderne. Néanmoins nous fonctionnons en mode « regard par dessus la haie » et donc faisons d’abord bien notre travail dans ces techniques et donnons envie (comme disait un certain chanteur!). Pour mieux me faire connaitre j’ai fait un diaporama disponible sous ce lien qui explique sommairement ce qu’on peut faire pour construire un sol vivant (au jardin et au champ, expériences personnelles). Je suis preneur de toutes les idées. Le lien : Un sol vivant (web) : http://rmvbx9.pjointe.com/

        Une citation que je trouve adorable : « La charrue est une des plus anciennes et des plus importantes invention de l’homme. Mais bien avant que l’homme lui-même n’existe, la terre était labourée, et continue de l’être par les vers de terre.» Charles Darwin, 1881. Cordialement

    • evrard

      bonjour rt pourqoui ne pas se tourner vers une usine qui fabrique dindustriellement du charbon de bois par pyrolyse dans les landes par exemple pour les barbecues
      et leur demander de la poudre de charbon (dechet de fabrication par exemple)

  17. Pézeril

    j’éviterais de dire bois brûler mais toujours bois vert cuit à feux doux (fumée chaudes) afin surtout de creer un substrat poreux contenant encore des substance nutritives pour les bactéries.(c’est le secret de la terra preta),sinon les gens simplifient vite le procédé et balancent du charbon de bois et disent faire de la terra preta..ce qui reste tout de même intéressant 1 gr de charbon « normal » fait en moyenne 200m².

  18. Rahane

    je tente de me construire un jardin bio et
    ayant des vieilles tuiles de rab j’ai eut l’idée d’en mettre dans ma terre
    outre les avantages de porosité et rétention de l’humidité de la céramique pilée il en est un autre purement mécanique
    c’est un anti souris et taupe très efficace et protecteur donc des vers de terre
    les bords tranchants des créamiques ne sont pas du tout au gout ni interressant pour le nez et l’hémophilie sensible de ces dames.
    et empêchent le fait de construire des galeries facilement obligeant à des contournement d’obstacles décourageant l’envahissement.

    cela a peutêtre un rapport avec la longévité et la richesse en ver des sites de terra preta

  19. Jardin Créole

    Bonjour, l’idée du bambou, si elle n’avait pas l’effet sur l’environnement dont il a été question, ne serait de toutes façons pas réalisable…
    Le bois convenable pour fabriquer du charbon ( même basse t° ) est un bois dur, riche en lignine très polymérisée.
    Le bambou, lui, n’est qu’une herbacée qui ne fabrique pas de bois au sens physiologique !
    Pour les recommandations de prudence d’utilisation, comme pour le BRF il n’est pas conseillé d’inclure de grosses quantités ni chaque année, ce que recommande « Anandana » est une poignée de charbon plus une poignée de compost mélangés à un peu de terre et de source azotée ( fumier, poudre d’os… ) pour chaque trou de culture.
    Restons raisonnables dans nos pratiques et nos engouements et ( presque ) tout doit fonctionner, le tout est de respecter un processus, une technique, un protocole.
    Un peu comme il vaut mieux éviter les mélanges de médicaments, déjà seuls ils sont parfois redoutables…
    Et en effet, les déchets de poteries sont probablement pour beaucoup dans le processus de fabrication de la Terra Preta, par leur capacité de rétention d’eau et de porosité assurant une bonne oxygénation et donc une prolifération bactérienne.

  20. abdoulaye babou

    Au Sénégal il existe une large exploitation du charbon de bois obtenu selon les techniques de fours traditionnels à combustion lente. Une fois le charbon récupéré les restes sur le sols ont à peu près la taille requise pour la terra preta et il suffit de le ramasser. Mais les informations manquent pour s’adonner à cette pratique et, je voudrais savoir s’il est possible, malgré le fait que la terre est nue une bonne partie de l’année (8 mois) de pratiquer cette forme d’agriculture, quitte peut être à l’associer avec le brf comme paillis. l’émondage des arbres en début d’hivernage rend possible la collecte de suffisamment de matériaux en certains endroits.

    • karmai

      Comme je l’ai dis dans l’article, la pratique de la Terra Preta est surtout valide dans les zones tropicales humides. Pour le climat Sahelien, si l’objectif est d’améliorer la structure et la fertilité du sol, c’est vers les pratiques d’agroforesterie avec couvert d’acacia albida qu’il faut probablement viser, ils ont déjà fait leur preuve dans ces régions. Après, la validité de cette dernière technique est à mettre à l’épreuve du contexte local.

      • Lionel

        Je suis en agriculture paysanne en milieu tropical humide et je n’en suis qu’aux premiers essais d’inclusion de charbon de bois.
        Une chose est certaine c’est que la complexité des sols et leur vitesse de lessivage, donc leur faible épaisseur, en font des sols très sensibles à un déséquilibre bactérien.
        S’ensuit un déséquilibre fongique.
        Les ajouts doivent se faire le plus près possible de tous les facteurs ( ils sont parfois innombrables ) et je ne crois pas qu’il soit intéressant de n’ajouter que du charbon.
        La quantité de carbone immédiatement disponible est infiniment supérieure dans de l’humus.
        L’objectif est donc plus de servir d’abri à certaines bactéries ( micro-poreux ) et de multiplier les sources de respiration, donc de production d’eau, favorisant au mieux la rhizosphère.
        De fait, la porosité du charbon va permettre une rétention d’eau qui va induire une prolifération bactérienne…
        Nous avons ici des sols très riches en matières organiques mais au Ph légèrement acide, retardant ainsi la dégradation et la formation d’humus, les pluies régulières et fortes lessivent régulièrement, c’est dans ce genre de conditions que je crois utile l’emploi de charbon.
        Ce n’est peut-être pas exclusif des climats tropicaux, mais…
        Comme avec le BRF, prudence, le moins est préférable au trop !

  21. Pingback: Terra Preta, l’art de cultiver la planete | Jardinons la planète

  22. Haussler

    Anke

    pour les sol type terra preta on en a trouvé dans plein d’endroits et même en Allemagne (au Wendland, qui était peuplé par des Slave à l’époque en question) donc le rapport à la forêt tropical n’est pas justifié. C’est plutôt intéressant de s’imaginer le mode de vie de ces peuples, dans des endroit et condition très différents, pratiquant un échange et une dynamique positive avec ce qui les entoure. Ce qui est différant à la manière décrit ici.

    • karmai

      Bonjour,

      Je serais curieux d’avoir la source d’information qui permet d’affirmer qu’on a trouvé de la terra preta en Allemagne.

  23. Haussler

    Je l’ai trouvé dans ce reportage télé allemand à partir de 7:00 …http://www.youtube.com/watch?v=Yb8uKxH8nMc
    Le reportage décrit les travaux d’un groupe de scientifique et d’étudiants sur les différents amendements style terra preta, dont le charbon, sur une culture « normal » de maïs.

  24. jf

    Bonjour,
    Ancien technicien agricole en Guyane française, agriculteur. Le reportage en lien dans l’article est un des sensationnaliste assez loin de la réalité. Bref.
    Sinon, le contexte agricole guyanais est passionnant, en pleine mutation, vers une déforestation incontrôlée qui nous empêchera plus tard de travailler à cause d’abus, actuels et passés, d’attribution de parcelles. La Terra Preta est laborieusement étudiée avec nos moyens et on est toujours face à des firmes (chimiques) qui préfèreraient qu’on fasse la promotion de leurs engrais et pesticides.
    La biomasse produite par une déforestation incomplète en Guyane est énorme : ainsi la forêt se régénère environ tous les 15ans (30 pour le brulis = déforestation complète). Elle permet de créer d’énormes quantités de broya (peut importe le caractère raméal avec 4000mm de pluies), ou de charbon.
    Avec une base fertilisante de charbon, fumier et de calcaire broyé, on « mulch » toutes les cultures avec compost ou broya. Aucun désherbants nécessaires avec le mulch, des économies d’engrais phénoménales! D’ailleurs, on se contente de fumier de ferme.
    La mécanisation est alors indispensable, mais alors, on exploite 1ha de maraichage (cultures les plus exigeantes) pour 5ha de foret « entretenue ».
    Malheureusement, ces expérimentations ne viennent pas de l’INRA (absente sur l’agriculture!) et on patauge tranquillement avec des affirmations visibles sur nos terrains uniquement et donc non scientifiques.
    Nou la kamem,
    woko ina doti! (on travaille la terre)

    • vidal

      Bonjour, actuellement en Guyane, je fais des recherche sur une agriculture (surtout fruitière) qui soit naturelle et qui fonctionne mal grès les difficultés que semble receler le territoire. J’ai déjà interrogé plusieurs cultivateurs de tout bord. Si comme moi vous avez abordé la question, je serais heureux d’échanger avec vous et pourquoi se rencontrer si vous êtes en Guyane.
      Joris

      • karmai

        Bonjour,
        je serais curieux d’en savoir plus sur vos recherches. Depuis l’écriture de cet article je travaille désormais dans un laboratoire de recherche, ça m’intéresse d’en savoir plus sur vos interrogations et je suis disposé à partager les connaissances qui pourraient vous être utiles.

  25. Charles

    Voici un exemple de réalisation à l’échelle agricole:

    Cliquer pour accéder à methode-activation-terra-preta.pdf

  26. Gérard Laurençon

    Agriculteur Bio depuis 45 ans ayant vécu en pleine forêt tropicale en Guyane de 1993 à 1996, j’ai eu les boules de ne pas connaître avant la fameuse « Terrra preta ».
    Je n’ai pas réussi a comprendre le reportage proposé par Haussler à cause de la langue, cependant on doit le remercier de cette nouvelle piste qui nous fait comprendre que la terra preta pourrait s’étendre très loin des berges amazoniennes.
    Ce que j’ai pensé et que je vous propose, c’est de créer un réseau d’expérimentations pour retrouver les secrets de la Terra preta. Il paraîtrait que les Jésuites dans leurs fameuses « réductions » où ils ont créé des civilisations catholiques d’indiens avaient retrouvés les secrets de la terra preta. Sur tout le mal qui est dit contre les conquistadors qui auraient massacré les indiens, il faut précisé qu’ils ont aussi massacré les indiens des réductions avec tout ce que cela comprenait de civilisations autonomes…jésuites compris !.
    On pourrait peut-être trouvé quelque chose dans les rapports sur les missions jésuites sur le sujet de la terra preta pour les plus intellos de ce forum.
    Pour les plus terre à terre, je propose de faire des essais de petites dimensions pour pouvoir les multiplier et pour qu’ils ne nous coutent pas plus que nos moyens évidemment non subventionnés. J’ai pensé à des bidons plastiques de 20 litres percés sur le fond et ouverts sur le dessus, ce qui permet une hauteur convenable de 30 cm pour la composition du sol.

    Comme orientation pour les essais que je vois en ce moment et que j’espère bien que vous étendrez à bien d’autres idées, j’ai pensé à ces divers matériau :
    Pour le charbon de bois il faudrait essayer piler mais aussi comparer avec l’utilisation en morceau.
    Pourquoi cette idée ?
    C’est mon expérience qui me l’a semble-t-il indiqué. En effet, le sol naturel n’est jamais toujours mélangé à la moulinette, toujours uniforme dans toutes ses parties.
    On a de meilleurs résultats en mettant de petits tas de fumiers sur un prairie qu’en l’éparpillant comme le fait un épandeur.
    POurquoi ?
    Parce qu’en tas cela est plus l’imitation de la nature.
    La vache ou le cerf n’a pas un épandeur au cul.
    En petit tas sous la forme d’une fourchée, vous avez un petit tas conique qui permet à l’eau de s’écouler, vous avez une masse qui permet à ce tas de ne pas se sécher comme s’il était éparpillé et ainsi il se produit un phénomène de compostage dans ce micro tas et vous verrez un effet jusqu’à 70 cm tout autour de ce tas sur les plantes. Voir compostage de surface de Fukuoka ou la méthode du docteur Muller.
    D’autres part vous augmentez la biodiversité de tous les êtres vivants du sol parce que ce ne sera pas les mêmes dans le tas, autour du tas ou plus loin du tas.
    D’autre part, avec le charbon de bois vous avez du carbone pur. Très compréhensible alors qu’il faille procéder à des mélanges sans nécessairement que ce soit des mélanges passés au mixeur…. des mélanges ultra grossiers peuvent avoir des effets inattendus.
    Que mettre avec du Carbone pur ? vous connaissez tous la necessité pour la formation de l’humus du rapport Carbone/ Azote. Eh bien si le carbone est dans sa plus grande concentration, ne peut-on pas le mélanger à des produits azotés à grandes concentration. Je pense à la crotte de poules, aux Guanos, sang désseché, cornaille et (ou) toutes les urines.
    La structure du charbon de bois qui a des propriété physiques renversantes en surface interne grâce à sa porosité incomparable la rend capable d’absorber non seulement des éléments liguides comme les urines mais aussi d’absorber un fumier de crottes de poules.

    Pour l’apport dans ces mélanges de terres cuites, il y a bien évidemment les tuiles qui sont dirais-je, des produits de la nature non seulement renouvelables mais encore gratuite quand elles ont fini leur office de nous protéger de la pluie. La encore, on aura tous remarqué que dans la « terra preta » ces morceaux d’argile cuite ne sont pas broyés finement mais en morceaux…ha Ha ! encore un mystère.
    Il y a encore une autre opportunité pour la terre cuite, c’est de mettre de l’argile dans le bois que l’on veut transformer en charbon de bois et avec la chaleur du brûlots nous auront aussi la production d’argile cuite.

    Comme cela a été intelligemment proposé dans ce fil, le bokashi pourrait être associé au chabon de bois dans les essais. Le bokashi n’est malheureusement QUE proposé pour une utilisation de ménagère. En fait, il s’agit du fermentation anaérobie qui peut bien être faite dans une cuve de 1000 litres ouverte sur le dessus rempli de fumier tassé et étanchéisé avec du plastique dessus. Le fumier pourrait dans nos essais, être déjà mélangé à du charbon de bois ou bien mélangé seulement après la fermentation.

    Je vous laisse mon e-mail et ce serait avec plaisir qu’on pourrait échangé avec tous ceux que je félicite et qui ont rendu ce fil très intéressant et pourquoi pas notre petit réseau de passionnés du sujet pourrait-on aller plus loin :
    gerardlaurencon@gmail.com

  27. bruno

    bonjour,
    Quel plaisir d’entendre que la Guyane est une contrée de France où il ne fait pas bon vivre…. Cessez donc de colporter de mauvaises pensées et au lieu de vous documenter via le net, vivez votre propre vécu … vous découvrirez alors en Guyane un pays quasi vierge avec de multiples possibilités de développement …et où, il fait bon vivre ….
    Bruno de Guyane

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  29. chris

    Bonjour, cet article est très intéressant
    Pour les gens qui habitent dans le sud, le plus simple pour avoir du charbon de bois, c’est il me semble d’aller le chercher dans une des nombreuses zones qui ont brulé cet été… Hélas !

  30. MILLIMONO Jean Fagbon

    Après avoir lu vos commentaires sur terra preta,qu en pensez vous sur la composition de charbon,les os calcine, la centre,tesson de poterie,les déchets des animaux,humains et les déchets des récoltes qui constituent la terra preta des amazoniennes ?

    • karmai

      Bonjour,

      Je vois plusieurs options :

      1 – les zones de terra preta sont d’anciennes zones d’habitation abandonnées qui concentrent donc tous les déchets.
      2 – Les zones de terra preta sont des zones proches des habitations où ont concentraient délibérément tous les déchets ménagers pour assurer une fertilité maximale, comme il est très souvent le cas sur les parcelles de jardins proches des habitations.
      3 – Les zones de terra preta sont effectivement des anthroposols dans le sens où il y a eu une action à grande échelle de transformation du sol par apport de matière organique dont la source ne se limitait pas au charbon de bois, bien qu’en situation forestière celle-ci était surement de loin la plus abondante.
      Qu’en pensez vous?

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  32. Mariette

    Bonjour!

    J’aimerais juste noter ici que certaines informations que vous donnez à propos de la Terra Preta sont inexactes. Par exemple, il ne suffit pas d’étendre du charbon de bois sur les terres, car vous risqueriez, en faisant ici, de voir une baisse de productivité importante. Il est nécessaire de « charger » ce dernier en nutriments et en vie microbienne, soit en le mélangeant à du compost, soit de l’urine et de la poudre de roche,…
    Il est aussi faux de dire que c’est une technique qui ne fonctionne que dans dans les forêts tropicales. Il existe des exemples dans l’Elbe, en Europe.
    Il est aussi faux s’affirmer qu’il s’agit d’abatfage-brulli. Dans cette technique, il y a une bien trop grande perte en carbone. Si parcontre on atteint une combustion incomplet des matières végétales sèches (pas nécessairement du bois) appelée pyrolyse, le carbone restant est dans une forme chimique très stable, qui grâce à sa porosité et sa faible charge négative offre un habitat au biome du sol et emmagasine les nutriments qui sinon seraient lessives par le pluie.

    Bref, je vous invite à vous renseigner sur le phénomène qui est une piste intéressante tant pour la capture de co2, que pour un amendement durable des sols.

    • karmai

      Merci pour le commentaire. En effet, il ne s’agit pas de simplement épandre du charbon. J’admets avoir pêché par simplification. Les données archéologique suggèrent que des restes d’argile cuite était aussi mélangé avec le sol, et la poudre de charbon. De même, je n’en parle pas dans cet article mais, un peu comme le brf, il convient de respecter l’équilibre C/N et donc dans le cas de la terra prêta de faire un ajout d’azote pour équilibrer l’apporr massif de carbone.

      En ce qui concerne le cas en Europe (que je ne connaissais pas merci) je ne dis pas que ça ne s’applique qu’en milieu tropical (on peu le faire où on le souhaite ^^) je dis juste que c’est une technique qui a un sens agronomique quand : 1 les sols sont très lessivés par de fortes précipitations 2 de la forêt à croissance rapide est disponible 3 quand le système sur brûlis atteint ses limites en terme de fertilité.

      Enfin, en ce qui concerne l’abbatis-brulis je pense que je vous m’avez simplement mal lu. Je n’affirme nul part que la terra pretty c’est de la culture sur brûlis. Ce qui serait bizarre de ma part puisque je défend au contraire que la culture terra prêta est une technique post-abbatis-brulis.

      Merci de votre commentaire,
      Nicolas

  33. Benjamin Roux-bonnardel

    Merci pour cette analyse … À réfléchir !!!

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