Arrêter de chercher du pétrole ? Le PDG de TotalEnergies met en garde contre la « radicalité »

  • AFP
  • parue le

Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a défendu vendredi la nécessité de continuer à rechercher du pétrole, mettant en garde contre la "radicalité" de l'idée d'arrêter tout projet d'exploration au nom du climat.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a récemment pressé le monde d'oublier dès "maintenant" tout nouveau projet d'exploration pour garder le réchauffement sous contrôle. "La radicalité n'est pas tout à fait la réponse : dans transition énergétique il y a le mot transition et je voudrais rappeler à tout le monde qu'aujourd'hui nous vivons, notre économie fonctionne à 80% avec des énergies fossiles", a fait valoir M. Pouyanné lors de l'assemblée générale des actionnaires.

Il a aussi souligné l'importance de l'argent du pétrole et du gaz pour pouvoir investir notamment dans les renouvelables: "nous avons besoin de ces revenus sortis des hydrocarbures donc nous n'allons pas y renoncer".

Sur la question de l'exploration, M. Pouyanné a souligné que le budget de Total avait été réduit à 800 millions de dollars annuels contre environ 1,5 milliard il y a cinq ans. "Nous sommes dans une tendance" mais "je ne suis pas très favorable à la radicalité, je pense que nous devons accompagner l'évolution de la demande", avec un pic attendu entre 2025 et 2030. "D'ici là, le monde a besoin de pétrole", a souligné M. Pouyanné. "Dire que nous arrêtons tout, la réponse est non".

"La production de pétrole en 2030 de Total sera inférieure à celle de 2019, nous allons atteindre notre pic de production de pétrole au cours de cette décennie", a-t-il rappelé.

Commentaires

Larderet

Cinq articles consécutifs concernant Total ! N’existe-t-il pas d’autres entreprises qui intéressent Connaissance des énergies ?

Blaizot

Oui cela fait beaucoup pour une compagnie qui produit 1,5% du pétrole mondial....négligeable ; il faudrait mieux s’intéresser à ce que font les géants du secteur : Aramco, Sinopec, Petrochina, ADNOC, Sonatrach, NIOC, NOC, Rosneft, Lukoil, Gasprom , Petrobras...
Ceux qui produisent vraiment ; vont ils s’arrêter d’explorer et de développer des gisements ?

HAKKOUM

Effectivement, je partage le point de vue de Monsieur le PDG de Total; la décarbonation et la transition doit se faire dans ce faire dans la douceur et ne se décrète par un clic de doigts.

Aussi, jen'apprends rein aux experts de l'AIE, mais ils savent très bien que la mutation et conversion d'un secteur aussi important et sensible vers d'autres necessite un temps important qui peut durer plus de vingt.
Je m'intéresse à la transition énergétique et à la production de l'hydrogène et je lis certains articles sur l'évolution des grandes compagnies de pétrole comme Total, et j'ai beaucoup apprécier la diversification qu'elle est entrain de faire vers les énergies nouvelles et renenouvelables.

D'ailleurs je partage pas certains point de vues sur la transition énergétiques qu'on veut transposer un peu partout dans le monde, les contextes et les priorités ne sont pas les mêmes partout dans le monde.

Cordialement.
M. HAKKOUM
Expert Consultant Energie & Risque Industriels

BEE

je partage entièrement ce commentaire de Mr Hakkoum.
en particulier sa dernière phrase, concernant des impositions à des pays non OCDE/UE, qui ont d'autres urgences et priorités. Il est particulièrement peu responsable d'imposer la décarbonation à l'Afrique, sans d'abord un développement qui passe par l'utilisation du pétrole/Gaz. Les populations de ces pays ont très peu accès à une électricité stable et peu chère, et surtout pas une électricité leur permettant la cuisson. Commençons par résoudre le sujet de la cuisson par une transition via le gaz en bouteille, pour stopper la déforestation et la pollution de l'air due à la cuisson au bois, et pour éviter un délestage d'électricité au moment au moment où tous les ménages effectuent leur cuisson. Certes le solaire peut fournir une partie de l'électricité nécessaire durant la journée, mais au total il faudra une autre énergie pour compenser l'intermittence des renouvelables (excepté hydroelectricité dans certains pays comme la RDC, la Guinée).
Rien que pour ça, veillons à ne pas imposer notre intellectualisme européen à des populations à le recherche d'un peu d'efficacité quotidienne.
N'oublions pas que notre développement s'est fait grâce au pétrole, à leur tour de pouvoir en bénéficier.

steph

«L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a récemment pressé le monde d'oublier dès "maintenant" tout nouveau projet d'exploration pour garder le réchauffement sous contrôle."La radicalité n'est pas tout à fait la réponse : dans transition énergétique il y a le mot transition et je voudrais rappeler à tout le monde qu'aujourd'hui nous vivons, notre économie fonctionne à 80% avec des énergies fossiles", a fait valoir M. Pouyanné lors de l'assemblée générale des actionnaires.»
«Effectivement, je partage le point de vue de Monsieur le PDG de Total; la décarbonation et la transition doit se faire dans ce faire dans la douceur et ne se décrète par un clic de doigts.»

M. Pouyanné dit qu'il faut une transition et qu'aujourd'hui on utilise 80% d'énergies fossiles, sous entendant qu'on ne peut pas s'en passer brusquement ; vous reprenez ses dires, que la décarbonation ne doit pas se faire du jour au lendemain.

Mais ce n'est pas ce que demande l'AIE : elle ne dit rien dans cette phrase sur l'exploitation de l'existant, elle demande simplement de ne pas chercher d'autres gisements. Je ne vois donc pas la radicalité, car les gisements existants ne se videront pas du jour au lendemain, donc la transition est bien là.

TheShiftProject a d'ailleurs sorti un rapport sur l'approvisionnement de l'UE d'ici 2030 avant-hier, que je n'ai pas lu : https://theshiftproject.org/article/nouveau-rapport-approvisionnement-p…

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