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L'Europe de l'Ouest se prépare à un été très chaud

Météo France anticipe des températures supérieures à la moyenne en juillet et en août.

Par Stéphane Foucart et Pierre Le Hir

Publié le 05 juillet 2010 à 14h59, modifié le 05 juillet 2010 à 15h00

Temps de Lecture 3 min.

Depuis 2003 et son été meurtrier, le gouvernement français se prépare, à l'orée de chaque saison estivale, à faire face à de possibles vagues d'intense chaleur. Les températures élevées de ces derniers jours font, à nouveau, craindre des épisodes de canicule au cours de l'été.

Une brève alerte a d'ailleurs été lancée pour la région Rhône-Alpes, vendredi 2 juillet. La veille, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, avait annoncé que le plan canicule - qui depuis 2004 est activé automatiquement le 1er juin - serait renforcé. Il va être demandé aux agences régionales de santé d'être particulièrement vigilantes afin que les hôpitaux ne se trouvent pas débordés en cas d'épisode caniculaire, comme cela avait été le cas en 2003. C'est à elles que le directeur général de la santé transmettra les messages d'alerte émis par Météo France et par l'institut de veille sanitaire afin qu'elles puissent organiser, sans faille, "la permanence et la continuité des soins", a expliqué la ministre.

De fait, les prévisions saisonnières de Météo France anticipent, pour les mois de juillet et d'août, des températures globalement supérieures aux normales saisonnières sur l'ensemble de l'Europe de l'Ouest. Ce qui signifie de probables vagues de chaleur. La plupart des modèles "prévoient des cumuls de précipitations inférieurs aux normales saisonnières", anticipe prudemment Météo France dans un communiqué publié début juin. Auquel cas des tensions dans la gestion des ressources en eau dans le nord-ouest de la France métropolitaine ne sont pas à exclure.

Les températures de l'air sur l'Europe occidentale sont étroitement liées à celle de l'océan Atlantique. Or, explique Christophe Cassou, chercheur (CNRS) au Centre européen de recherche et de formation avancées en calcul scientifique (Cerfacs), "les "anomalies chaudes" observées sur l'ensemble de l'Atlantique tropical sont les plus fortes jamais observées".

Au cours des trente années passées, le dernier record de chaleur de ce bassin océanique, atteint en 2005, avait vu les eaux de surface se réchauffer de 0,9 °C par rapport à la moyenne. Aujourd'hui, cette "anomalie chaude" atteint environ 1,5 °C.

L'été chaud qui s'annonce est, pour partie, le contrecoup de l'hiver particulièrement froid et long qui l'a précédé sur l'Europe de l'Ouest et le bassin atlantique. "Nous avons eu un hiver particulièrement atypique en terme de circulation atmosphérique, explique M. Cassou. La quasi-absence de l'anticyclone des Açores a entraîné un affaiblissement des vents d'est, les alizés. Du coup, ceux-ci ont moins soufflé sur l'Atlantique, qui a donc pu stocker plus de chaleur."

Une quantité inhabituelle d'énergie s'est accumulée sur les cinquante premiers mètres de l'Atlantique tropical. Cette situation n'a pas seulement un impact sur les températures de l'air en Europe : elle favorise aussi la naissance des cyclones qui, formés au large de l'Afrique de l'Ouest, viennent heurter l'Amérique centrale. Ces phénomènes atmosphériques complexes ne peuvent en effet se former que lorsque les eaux superficielles de l'océan excèdent 27 °C ou 28 °C.

Tous les centres de météorologie anticipent désormais une activité cyclonique sur le bassin atlantique de l'ordre du double de la moyenne habituelle. Cela ne devrait pas avoir d'impact sur l'Europe occidentale, mais cela aura de lourdes conséquences en Haïti et dans le golfe du Mexique.

Cette forte activité cyclonique va accroître les précipitations dans toute la zone caraïbe et en particulier aux Antilles. En métropole, les prévisions sont beaucoup plus incertaines. A l'orée de l'été, toute prévision de tensions sur l'approvisionnement en eau est donc sujette à caution. Pour les ressources hydriques, "les deux prochaines semaines seront déterminantes", explique Philippe Vigouroux, chargé du suivi de la situation hydrologique au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Si la chaleur s'installe et que les pluies font défaut, l'irrigation des cultures obligera en effet à ponctionner les nappes phréatiques.

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Pour l'instant, les aquifères souterrains n'ont pas atteint de cote d'alerte, même si l'état de remplissage d'environ la moitié d'entre eux est inférieur à la normale. Début juin - le temps de réaction des nappes étant lent, la situation n'a que peu évolué depuis -, quatre grandes régions connaissaient une situation déficitaire en eau.

Les nappes du Roussillon, où "la recharge de la période hivernale est restée insuffisante pour un retour à la normale" ; celle de Champigny, "marquée par une situation critique avec des niveaux très bas" ; celle de la Beauce, où "les niveaux restent sous la valeur normale de saison". Enfin, celle du Bassin parisien, où "des minimums sont atteints sur certains secteurs". En revanche, le sud de la Vendée, la région de Valence, ainsi que plusieurs zones de Provence-Alpes-Côte-d'Azur bénéficiaient d'une situation comparable, voire supérieure à la normale.

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