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Vivre à Strasbourg pendant le sommet de l'OTAN

Le dispositif policier est impressionnant, tout comme les restrictions pour les habitants.

Par Antonin Sabot

Publié le 31 mars 2009 à 20h05, modifié le 31 mars 2009 à 20h22

Temps de Lecture 2 min.

Peu de grands sommets internationaux se sont déroulés au cœur de grandes villes, ceux du G20 à Londres, jeudi 2 avril, puis de l'OTAN à Strasbourg, vendredi 3 et samedi 4 avril, seront les exceptions qui confirment la règle. En France, le dernier sommet d'ampleur ayant mobilisé un important dispositif de sécurité est celui du G8 à Evian, en 2003, une configuration bien différente de celle de Strasbourg. Cette année-là, 15 000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés, mais le sommet se déroulait bien loin du centre-ville.

Ce week-end, ils seront 9 000 dans la capitale alsacienne et 15 000 du côté allemand, à Kehl et Baden-Baden. En plus des mesures policières, Strasbourg vivra de nombreuses restrictions qui font que beaucoup d'habitants choisiront sans doute de ne pas sortir de chez eux pendant le sommet.

La mairie de Strasbourg n'a pas vraiment eu son mot à dire face au déploiement sécuritaire dans la ville. Ce sont les gouvernements français et allemands, en lien avec l'OTAN et les Etats-Unis, qui ont décidé et mis en place les mesures de sécurité. Roland Ries, maire de Strasbourg (PS), n'a pu que se contenter de faciliter le travail des organisateurs. Il salue le "symbole de retour à la paix" que constitue le choix de sa ville et se satisfait de voir la dimension européenne de Strasbourg renforcée.

"CERTAINS TROUVENT QUE LES MESURES SONT EXCESSIVES"

"Strasbourg ne sera pas une ville morte, explique Roland Ries, mais forcément une ville qui ne fonctionnera pas sur des règles habituelles." Les habitants de Strasbourg, eux, ont plutôt l'impression d'assister au siège de leur ville : parkings interdits, habitants invités à se déplacer à vélo, bus détournés et services publics momentanément fermés. De nombreuses voix se sont aussi élevées lorsque des fonctionnaires de police sont entrés chez des habitants pour leur faire retirer leurs drapeaux anti-OTAN.Les contrôles d'identité se multiplient aussi aux abords des différents lieux où se déroulera le sommet. On ne pourra bientôt plus y entrer qu'en possession d'un badge "résident" et ces derniers devront garer leur voiture dans des parkings situés ailleurs dans la ville. De nombreuses écoles seront fermées. Le campus universitaire, occupé jusque-là, a lui été évacué. Autour de Strasbourg, certaines autoroutes seront bloquées. La libre circulation, prévue par la convention de Schengen, sera suspendue et les contrôles temporairement remis en vigueur à la frontière allemande.

"Evitons de tomber malade",  ironise le quotidien L'Alsace devant la complexité des dispositifs de santé mis en œuvre : des pharmaciens pourront ne plus être livrés, des infirmières interdites de voiture et des hôpitaux séparés pour les membres des délégations, les forces de l'ordre et les manifestants. Les femmes enceintes sont invitées à se faire accompagner par des policiers plutôt que par leur mari pour accoucher. Des lecteurs énervés ont également écrit au quotidien régional Les Dernières nouvelles d'Alsace qu'ils en ont assez de voir les "entreprises paralysées […] pour que puissent parader 27 présidents". De nombreux commerçants envisagent en effet de ne pas travailler, sans pour autant avoir beaucoup d'informations sur le déroulement des événements. "Il faut s'attendre à tout avec une situation aussi exceptionnelle, explique Eddie Kuhn, patron d'un pub situé à l'orée de la zone la plus sécurisée. Beaucoup de clients ne pourront pas venir, pour les autres, on verra s'ils sortent de chez eux." "Certains trouvent que les mesures sont excessives, reconnaît de son côté le maire Roland Ries. Elles le seront s'il ne se passe rien. Mais s'il se passe quelque chose on aura l'impression qu'elle ne sont pas suffisantes, et ça on ne peut pas le savoir à l'avance."

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