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Environnement

Secteur extractif

Une pétition contre l’exploitation des terres rares d’Ampasindava

mardi 11 avril 2017

Depuis quelques années, plusieurs plate-forme et organisations de la société civile se battent aux côtés des communautés affectées par le projet d’exploitation des terres rares de la société Tantalum Rare Earths Madagascar (TREM) dans la péninsule d’Ampasindava pour la protection de leurs droits fondamentaux et de leurs moyens de subsistance, face à ce projet qui menace de détruire irrémédiablement les écosystèmes terrestres et marins dont ils dépendent pour vivre.

Les représentants des opérateurs touristiques et économiques de l’archipel de Nosy Be ont décidé de se joindre à ce combat. Une pétition adressée au Président Hery Rajaonarimampianina est ouverte depuis trois semaines pour contester le permis d’exploitation pilote et le permis environnemental pour ce projet.

La société Tantalum Rare Earth Madagascar (TREM) y a obtenu de l’Etat malgache une concession de 300 km2, pour extraire des minerais faisant partis des terres rares. Sans véritable consultation publique et en toute opacité, elle a obtenu par la Haute Autorité de Transition Malgache un permis d’exploitation plus que contestable. Les terres rares figurent parmi les minerais stratégiques utilisés pour la haute technologie dont les milieux informés craignent la pénurie à moyen terme.

Les villages affectés par les activités de la société Tantalus se trouvent dans les districts d’Ambanja et d’Analalava, plus précisément dans les communes rurales d’Antsirabe, Ankingameloka, Bemanevika-Ouest, Ambaliha, Anorontsangana et Ankaramibe. Les recherches s’effectuent sur terre et dans la mer.

La presqu’île d’Ampasindava, jouit d’une biodiversité exceptionnelle avec un taux d’endémisme très élevé. Ses montagnes, ses forêts, de vastes mangroves et un littoral très découpé constituent l’habitat fragile de nombreuses espèces animales et végétales uniques au monde.

Ce terroir regroupe plus de 33 000 habitants, des communautés qui vivent essentiellement de la pêche et de l’agriculture dont une partie grâce aux cultures d’exportation comme la vanille, le cacao ou le café. Par ailleurs la presqu’île se situe aux portes de l’archipel de Nosy Be, haut lieu du tourisme dans le pays.

La forêt primaire et l’aire protégée de la péninsule d’Ampasindava gérée par le Missouri Botanical Garden courent un risque de destruction. L’eau destinée à la consommation humaine, à l’élevage et à l’agriculture et même les nappes phréatiques et la mer sont menacées de pollution grave, les dégâts potentiels sur la santé humaine s’avèrent importants.

Cette industrie, la plus polluante au monde de par la technologie utilisée (lixiviation sur site), nécessite entre autres des produits chimiques tels que du chlorure de sodium, du sulfate d’ammonium, ou encore de l’acide oxalique, ainsi qu’une énorme quantité d’eau, entrainant des rejets toxiques et radioactifs considérables sur les terres, nappes phréatiques et populations alentours (acides, Thorium,…). Pour la production d’une tonne de de terres rares, 7 tonnes de sulfate d’ammonium et 1,5 tonnes d’acide oxalique sont nécessaires.

La production d’1 tonne de terres rares génère également 1000 tonnes d’eau contaminée par du sulfate d’ammonium et des métaux lourds, et 2000 tonnes de déchets toxiques. La TREM prévoyant d’exporter 10 000 tonnes de terres rares par an pendant 50 ans, une telle exploitation produirait 500 millions de tonnes d’eau contaminée et 1 milliard de tonnes de déchets toxiques au bout de 50 ans.

Les Etats-Unis et l’Australie ont arrêté l’extraction de ce minerai sur leur sol pendant des années. Quand l’Australie a réussi à implanter une usine de traitement des terres rares en Malaisie, la population est descendue dans la rue et a exigé du gouvernement de Malaisie l’arrêt du projet. La Chine est le principal pays producteur de terres rares mais commence aussi à ralentir l’extraction locale et à se fournir à l’extérieur, notamment en Mongolie, pour préserver les richesses du sous-sol chinois qu’elle a déjà largement exploité mais aussi pour mettre un frein aux dégâts environnementaux désastreux.

Lire aussi : http://www.madagascar-tribune.com/La-lutte-pour-les-terres,22442.html

3 commentaires

Vos commentaires

  • 11 avril 2017 à 12:44 | Isambilo (#4541)

    Et il y a le site archéologique de Mahilaka au fond de cette baie.
    Sur les images satellite on peut noter les carrotages sur cette zone.
    C’est à Radimilahy, Rakotoarisoa, Wright et tous les autres historiens, archéologues, anthropologues et citoyens de s’impliquer. Au moins en signant la pétition.
    Razaimamonjy n’est qu’un détail à côté.

  • 11 avril 2017 à 18:10 | lysnorine (#9752)

    Tsara ampahafantarina ihany IZA no IZA sy ny tantarany amin’itony raharaha itony. Araka ny vao nampahafantarinay teto ihany dia tsy mazava mihitsy aiza ho aiza marina ny mba tombon-tsoan’ny Vahoaka Malagasy sy Madagasikara amin’itony fanomezamezam-poana « alàlana » (permis-licence d’exploration sns.) itony, izay ataon-dry zalahy bitika « passe-passe » fotsiny ahazoana vola be !

    [Zahao : # 10 avril à 19:49 | lysnorine (#9752)-« Une centrale thermique à charbon en gestation »
    http://www.madagascar-tribune.com/Un-centrale-a-charbon-en-gestation,22960.html?id_article=22960&id_objet=22960#formulaire_forum]

    1° The Tantalus project comprises one exploration licence (permit PR 6698) made up of 768 contiguous
    625 m by 625 m unit blocks that encompass a total area of 300 km2. The permit is currently granted as
    a “Permis de Recherche” (research permit), or PR, which grants the exclusive right for prospecting
    and research. The permit is valid until 2017 and can be renewed once more, for a period of three
    year

    The permit was originally held by Calibra Resources and Engineers Madagascar SARL in 2003 [Ravalomanana], and was subsequently acquired by Zebu Metals Limited in January 2008 [Ravalomanana]. Tantalus assumed 100% ownership of the permit in October 2009 [Rajoelina].

    http://www.tre-ag.com/~/media/Files/T/Tantalus-Rare-Earths/Attachments/pdf/SGS-Competent-Persons-Report-December-2014.pdf

    2° Tantalus Rare Earths AG is a Germany-based company that is primarily engaged in the discovery, selection and development of mineral deposits outside China. It is involved in the Tantalus SEE-Ta-Nb-Zr-Hf-U-Project on the Ampasindava peninsula in northern Madagascar. Besides the rare metals, which are associated with tantalum, niobium, zirconium, hafnium, uranium and tin, there is also evidence of GOLD, silver, zinc and lead ores OF UNKNOWN MAGNITUDE . Tantalus Rare Earths AG is operational through two subsidiaries, Tantalum Holding Ltd and Tantalum Rare Earth SARL.
    http://www.google.com/finance?cid=11995963

    3° Tantalus Rare Earths to Sell 60 Percent of Operations
    Teresa Matich December 8, 2015

    http://investingnews.com/daily/resource-investing/critical-metals-investing/rare-earth-investing/tantalus-rare-earths-to-sell-60-percent-of-operations/?mqsc=E3819539&utm_source=WhatCountsEmail&utm_medium=INN_FullList+Rare%20Earth%20Investing+Rare%20Earth%20Investing&utm_campaign=Rare%20Earth%20Investing

    Tantalus Rare Earths announced plans to SELL 60 percent of its OPERATIONS [through a Mauritius subsidiary] to SINGAPORE’S APPHIA MINERALS for a cash consideration of EU3.7 million. The company will withdraw its application for INSOLVENCY following a transfer of EU1.35 million has taken place.
    As quoted in the press release :
    A first EUR 350.000 tranche of the cash consideration was paid at the signing of the term sheet with Apphia in November 2015 and a second tranche of EUR 1.350.000 will be paid few days after the signing. The remaining EUR 2 million will be paid at the closing of the transaction, estimated to take place in the first quarter of 2016.

    • 12 avril 2017 à 09:32 | Isambilo (#4541) répond à lysnorine

      J’ai signé la pétition mais je ne fais pas partie de tous ces réseaux dits « sociaux ».
      Effectivement une centrale à charbon pour une zone insolvable et avec des dégâts environnementaux incalculables est incompréhensible.
      Pour ce qui est des autorisations malgaches ce n’est qu’une banale histoire de corruption qui n’est pas un monopole malgache. Voyez ce qui se passe pour le bois au Cambodge, en Thaïlande, à Bornéo.

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