Un Airbus A380 lors du salon aéronautique du Bourget (nord de Paris) le 18 juin 2015

Un Airbus A380 lors du salon aéronautique du Bourget (nord de Paris) le 18 juin 2015.

afp.com/MIGUEL MEDINA

Grosse frayeur pour les 520 passagers du vol AF66. Un super jumbo A380 d'Air France qui assurait la liaison Paris-Los Angeles, a dû se poser en urgence au Canada. L'un des quatre moteurs de l'appareil a en effet "cessé de fonctionner". Les 520 occupants de l'appareil sont indemnes.

Publicité

Pour une cause encore inconnue, l'appareil, un très gros porteur A380 construit par l'avionneur européen Airbus, qui avait décollé à 11h30 de Paris, a subi un "grave dommage" sur l'un de ses quatre réacteurs, a indiqué un porte-parole de la compagnie, et les pilotes ont alors décidé de le dérouter. Il a atterri sur l'aéroport militaire de Goose Bay au Canada et "l'ensemble des 520 personnes à bord [496 passagers et 24 membres d'équipage] ont été évacués sans dommages ni blessés", a poursuivi le porte-parole.

Aucune explication

Le déroutage a eu lieu alors que le vol passait au-dessus du Groenland, l'avion s'est posé à Goose Bay à 15H42 GMT, soit 17h42 heure française, a précisé le porte-parole. L'atterrissage s'est passé "normalement" sur cette base militaire, qui est un aéroport dit de dégagement sur les routes aériennes transatlantiques.

Les passagers devaient repartir de Goose Bay "à 04h15 heure locale" ce dimanche matin, à bord d'un B777-300 d'Air France et d'un B737 affrété par la compagnie, directement pour Los Angeles, a précisé un porte-parole d'Air France dans la soirée à Paris. Aucune explication sur la cause de l'avarie sur le moteur n'a pu être donnée dans un premier temps.

"La cabine a commencé à vibrer"

Selon de premiers témoignages de passagers recueillis par la télévision publique canadienne CBC, une détonation a été entendue, suivie d'un décrochage de l'avion, que l'équipage a rapidement maîtrisé. "La cabine a commencé à vibrer. Quelqu'un a crié, et nous avons compris que quelque chose n'allait pas bien" a dit Sarah Eamigh à la CBC. "Il n'y avait pas la panique qu'on aurait pu craindre" a ajouté Pamela Adams, interviewée sur la même chaîne de télévision, en saluant la compétence de l'équipage. Les images diffusées par les passagers étaient assez spectaculaires, l'enveloppe entourant le réacteur ayant totalement disparu.

Un oiseau en cause?

Miguel Amador (@theamadoor) a posté une vidéo apparemment filmée en vol par le hublot, où l'on voit le réacteur dénudé par l'arrière, avec le texte "avarie de moteur à mi-chemin au dessus de l'Atlantique #airfrance #airfrance66 #AF66", et où il évoque la possibilité d'un choc avec un oiseau.

Le 4 novembre 2010, un Airbus A380 de la compagnie australienne Qantas avait été contraint de revenir sur l'aéroport de Singapour pour un atterrissage d'urgence, après l'explosion d'un de ses quatre moteurs Rolls-Royce, quelques minutes après son décollage.

Les A380 d'Air France sont équipés de réacteurs GP7200, spécialement conçus pour ces énormes oiseaux des airs, les plus gros avions du monde à deux étages de passagers, réalisés par l'association des deux motoristes américains General Electric et Pratt and Whitney (United Technologies Corp). La compagnie est en train "d'examiner toutes les solutions" pour acheminer les passagers au plus vite vers les États-Unis.

Publicité