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Energie et environnement

EDF voit un nucléaire renouvelé en 2050, L'Ademe veut s'en passer

Alors qu’EDF annonce vouloir renouveler ses réacteurs à l’horizon 2050, un rapport de l’Ademe tend à prouver qu’une transition vers 100 % d’électricité renouvelable est possible.
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EDF
Centrale nucléaire.
AFP

EDF projette un renouvellement du parc nucléaire français, qui devrait se traduire par le déploiement à terme de "plusieurs dizaines" de réacteurs EPR NM (nouveau modèle), avec le soutien éventuel de partenaires extérieurs, a déclaré vendredi son PDG. "A partir de 2028, 2030, ce n'est pas une science exacte, nous allons commencer à installer en France des EPR nouveau modèle. (...) Et puis en 2050, 2055, on n'aura plus de (réacteurs de) la génération actuelle. On aura les EPR NM: on en aura 30, 35 ou 40. On aura plusieurs dizaines qui seront le produit de remplacement du parc actuel", a précisé Jean-Bernard Lévy lors d'une rencontre avec des journalistes.

EDF travaille actuellement avec le français Areva, dont il prévoit le rachat de l'activité réacteurs (Areva NP), sur un nouveau modèle d'EPR. De même capacité que la précédente (1.650 mégawatts), cette nouvelle génération est censée être plus compétitive, plus rapide et moins coûteuse, mais sa construction accumule les déboires à Flamanville (Manche) et en Finlande. "Notre objectif est que pour cet EPR nouveau modèle, les grandes options de sûreté, les grands choix d'architecture, soient faits dans les années qui viennent pour que nous puissions à peu près à l'horizon 2020 (...) avoir un design détaillé, figé, accepté par l'autorité de sûreté française et pour que nous puissions, si tel est notre souhait, commander un premier EPR NM", a expliqué M. Lévy.

Pour assurer le financement d'un tel déploiement, le géant de l'électricité pourrait s'associer à des partenaires. "Est-ce qu'EDF a les moyens aujourd'hui de reconstruire pour 60 gigawatts de nucléaire sur son bilan actuel? Je pense que non. Je pense que la question se posera le moment venu de faire entrer des partenaires", a dit le PDG. Avant de commencer à renouveler son parc nucléaire, EDF prévoit d'investir environ 50 milliards d'euros pour prolonger jusqu'à 60 ans la durée de vie de la plupart de ses 58 réacteurs actuels, répartis dans 19 centrales. La loi sur la transition énergétique stipule que la capacité du parc nucléaire français est désormais plafonnée à 63,2 gigawatts.

L’Ademe imagine un avenir sans nucléaire

Cette déclaration intervient deux jours après que l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a dévoilé jeudi son d’une France avec une électricité 100 % issue des énergies renouvelables. L’un des points de frictions pendant les débats a porté sur la trajectoire de réduction de la part du nucléaire (75 % aujourd’hui) dans le mix électrique du pays et la montée en puissance des renouvelables (40 % du mix électrique en 2030, selon la loi). Dans la présentation de sa version finale, le président de l’Ademe, Bruno Léchevin, insiste très fortement sur le fait que cette étude n’est pas un «scénario politique» mais «une étude scientifique à caractère prospectif et exploratoire».

Ce scénario de mix électrique 100 % renouvelable en France en 2050 fait qu'«une hypothèse jusqu’ici impensable pour la majorité des acteurs en France devienne une hypothèse techniquement possible», estime-t-il. L’étude présente donc 14 variantes de mix électriques avec une part des énergies renouvelables qui oscille entre 40 %, 80 %, 95 % et 100 % en fonction de critères d’appropriation sociétale, de coûts des énergies, d’accès au financement ou encore de maîtrise de la demande.

Dans son cas de référence à 100 %, l’étude répartit la consommation d’énergie entre 63 % d’éolien, 17 % de solaire, 13 % d’hydraulique et 7 % de géothermie et thermique renouvelable, comme dans sa version provisoire révélée en avril. Dans ce scénario, le mégawattheure consommé coûte 119 euros, contre 117 euros pour celui avec 40 % d’énergies renouvelables, associé à 55 % de nucléaire et 5 % d’énergies fossiles. Une différence de prix minime qui, lors de la fuite en avril, avait servi d’arguments aux antinucléaires. L’étude conclut que pour atteindre un maximum d’énergies renouvelables, une meilleure maîtrise de la demande d’électricité est une «condition essentielle». De même, le coût des technologies «doit continuer à baisser» et «l’acceptabilité est cruciale», prévient l’Ademe.

(Avec AFP)

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