25 chiffres pour comprendre l'explosion du bio en France
La consommation de produits biologiques a gagné 21,7% en 2016, pour un chiffre d’affaires de 7,1 milliards d’euros. Cette nouvelle progression du marché et la promesse de prix plus rémunérateurs poussent toujours plus d’agriculteurs à s’y intéresser.
La consommation de produits issus de l’agriculture biologique a progressé de 21,7% entre 2015 et 2016, a indiqué mardi 23 mai l’Agence Bio. Tous circuits confondus, la valeur globale des produits bio vendus atteint 7,1 milliards d’euros. Avec des ventes en hausse de 23,7% en valeur, les magasins spécialisés constituent le segment ayant le plus profité de l’engouement des consommateurs, devant les grandes surfaces alimentaires (+22,5%), dont les linéaires dédiés ne cessent de se développer, les artisans-commerçants (+19,2%) et la vente directe (+15,1%).
Pour répondre à cette poussée de la demande, la filière s’adapte : le nombre d’opérateurs spécialisés dans le bio (exploitants agricoles, transformateurs, distributeurs, import/export) s’est accru de 11% en 2016. L’Agence bio estime aujourd’hui à 118 000 le nombre d’emplois directs dans le secteur. Ainsi, 77 700 emplois directs supplémentaires (en équivalent temps plein) dans les exploitations agricoles ont été dénombrés en 2016, sur le seul segment de l’agriculture biologique, auxquels s’ajoutent des créations de postes dans la vente au détail (+23 800 emplois), la transformation (+12 800 emplois), les activités de services (+ 2000 emplois en conseil, services administratifs et R&D) et chez les grossistes (+ 1600 emplois). Les fermes bio représentent 7,3 % des exploitations françaises et 10,8% de l’emploi agricole, en intégrant les fermes engagées dans la démarche de conversion en 2016. Au total, 32 500 emplois ont été créés en l’espace de quatre ans.
Le nombre de conversions en bio explose
Sur le terrain, 32 264 exploitations étaient engagées dans la démarche bio en 2016, soit une hausse de 11,7%. Les superficies certifiées et en conversion (que ce soit en première, deuxième ou troisième année) ont bondi de 17%, à 1,5 million d’hectares. Les seules surfaces en phase de conversion affichent une hausse de 61%. "En 2016, toutes les filières sont concernées par un développement des conversions. Les secteurs les plus dynamiques sont ceux des grandes cultures et de l’élevage de ruminants, avec respectivement près de 70 000 ha et près de 140 000 ha de surfaces fourragères en première année de conversion", indique l’Agence Bio.
Il reste toutefois du chemin à parcourir pour parvenir à une chaîne entièrement locale – la filière s’approvisionne à hauteur de 71% en France. La situation devrait s’améliorer au cours des prochaines années, avec une hausse de 20% des surfaces certifiées annoncées aussi bien pour 2017 que pour 2018. Ce pourrait être un bel objectif de ne plus importer que les produits tropicaux ne poussant pas en France, même Outre-mer.