McPhy introduit l’hydrogène-énergie en Bourse

La spin-off drômoise du CNRS lance son introduction en Bourse à Paris. Une augmentation de capital qui doit lui permettre d’accélérer son développement dans la production et le stockage d’hydrogène. Avec en ligne de mire, la valorisation de l’électricité d’origine renouvelable.

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McPhy introduit l’hydrogène-énergie en Bourse

McPhy se lance en Bourse. Environ 2,9 millions d’actions nouvelles sont proposées à la souscription depuis lundi 3 mars et jusqu’au 18 mars prochain, pour une cotation effective sur Euronext Paris, le 25 mars. La PME de 83 personnes basée à la Motte-Fanjas, dans la Drôme, compte lever environ 22 millions d’euros dans le cadre de cette augmentation de capital. La valorisation de la société atteindrait alors près de 60 millions d’euros.

McPhy est née en 2007 pour développer une technologie originale, issue du CNRS, de stockage de l’hydrogène sous forme solide. Des galettes d’hydrures métalliques absorbent le gaz léger pour le libérer à la demande, par chauffage. McPhy a fait la preuve de sa technologie dans des projets de démonstration subventionnés aux côtés de grands acteurs comme Total, Enel, GDF Suez… (projets Pushy, Ingrid, H2BER, GRHYD…). Cette activité qui a bénéficié de 3,8 millions d’euros de subventions en 2013 n’a cependant pas encore réalisé de chiffre d’affaires. Sécuritaires et souples d’utilisation, les systèmes de stockage de McPhy doivent encore gagner en performance et en compétitivité, reconnaît la société.

Diversification dans les électrolyseurs

Les 3,1 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés par la start-up en 2013 (pour un résultat opérationnel négatif de - 8,3 millions d’euros) viennent de sa diversification stratégique dans les électrolyseurs, qui transforment, grâce à de l’électricité, l’eau en hydrogène. L’ambitieuse PME a acquis en décembre 2012 pour 3 millions d’euros l’italien PIEL, fabricant de petits et moyens électrolyseurs (moins de 500 kW) puis, en septembre 2013, via un partenariat avec l’électricien allemand Enertrag, l’activité de fabrications de grands électrolyseurs Enertrag Hy Tec. McPhy a commercialisé en 2013 les produits issus du rachat de PIEL auprès d’industriels utilisateurs de l’hydrogène.

"Nos systèmes permettent de produire de l’hydrogène à moins de 5 euros le kg tout compris alors que l’hydrogène industriel transporté par camion est vendu entre 8 et 50 euros le kg", avançait récemment à L’Usine Nouvelle Pascal Mauberger, président du directoire de McPhy. Avec sa large gamme d’électrolyseurs et ses systèmes de stockage, le marché adressable par McPhy dans l’hydrogène industriel s’élèverait à 1 milliard d’euros à l’horizon 2020, estime le dirigeant.

Décollage attendu du Power to gas

Si ces perspectives ont de quoi attirer les investisseurs et les rassurer quant aux revenus que pourrait enregistrer la société les prochaines années, c’est l’utilisation de l’hydrogène comme vecteur énergétique que met en avant McPhy pour son introduction en Bourse. Un usage du gaz léger qui "va décoller entre 2015 et 2020 et quitter le monde des démonstrateurs pour les applications commerciales", selon Pascal Mauberger. Le dirigeant compte sur le besoin croissant de valoriser et stocker l’électricité d’origine renouvelable pour pousser le développement du "Power to gas".

Et doper les ventes de ses électrolyseurs couplés à ses systèmes de stockage d’hydrogène. L’essor attendu à cet horizon des voitures à hydrogène devrait aussi pousser le marché des stations-services à hydrogène. Lundi 3 mars, McPhy a judicieusement annoncé un partenariat dans l’hydrogène-énergie avec l’italien Electro Power System, dont la solution de pile à combustible cible l’alimentation de secours de stations télécoms et de data center.

Manuel Moragues

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