Vendée : le mystère de l'éolienne envolée pendant la tempête Carmen

La tempête Carmen, qui a balayé l’ouest de la France lundi, a provoqué la chute d’une éolienne de 62 mètres de haut installée à Bouin.

Bouin (Vendée), lundi. Terrassée lors de la tempête Carmen, l’éolienne a été sectionnée à sa base, à 5 m de hauteur.
Bouin (Vendée), lundi. Terrassée lors de la tempête Carmen, l’éolienne a été sectionnée à sa base, à 5 m de hauteur. PHOTO PQR/«OUEST FRANCE»/FRANCK DUBRAY

    « On a l'impression qu'une carcasse d'avion s'est écrasée au milieu du champ. » Après la chute lundi d' une éolienne de 260 t dans un champ de sa commune, le maire de Bouin (Vendée), Jean-Yves Gagneux, a toujours du mal à comprendre comment ce pylône de 62 m de haut a pu plier sous les coups de boutoir de la tempête Carmen. « Lors du passage de Xynthia, nous avions pris de plein fouet la tempête et avions dû investir au lendemain de son passage 2,5 MEUR dans des travaux de restauration de nos digues, confie l'élu local. Du coup, lundi, j'avais plutôt l'oeil sur les digues et j'ai été surpris que l'on m'appelle pour... une éolienne. »

    Le pylône, situé à une centaine de mètres de la mer, dans une zone de polder, s'est brisé à sa base, à 5 m de hauteur. Mais les fondations, qui descendent à 20 m de profondeur, sont restées intactes. « C'est comme s'il avait été vrillé par le vent », détaille Jean-Yves Gagneux.

    « Cette éolienne tourne depuis quinze ans et avait subi un audit technique l'an dernier qui n'avait rien mis en avant de particulier, ce qui permettait d'envisager son exploitation pendant encore dix ans », explique Olivier Loizeau, directeur général de Vendée Energie, propriétaire du parc.

    Elle avait pourtant été placée en position sécurité

    Alors que des rafales de vent de plus de 160 km/h ont été enregistrées sur place, la société se demande si ce n'est pas dû au passage d'une minitornarde. Un « phénomène de vent tourbillonnant » expliquerait que le mât, pourtant conçu avec 4 à 5 cm d'acier, ait été littéralement tordu.

    Derrière le périmètre de sécurité mis en place près du champ, les badauds se pressent depuis lundi pour immortaliser en photo l'engin à terre. Des experts sont attendus ce mercredi pour déterminer l'origine de l'accident. « Les éoliennes sont programmées pour se mettre à l'arrêt au passage d'une tempête, explique le maire de Bouin. Au-delà de 90 km/h, les pales se mettent droit dans le vent et ne tournent plus. » L'appareil, qui avait dans le passé supporté des rafales de vent bien plus conséquentes, avait été placé en position de sécurité dès samedi.

    Alors que 6 000 éoliennes sont aujourd'hui ancrées au sol dans l'Hexagone, cet accident surprend la profession. « Depuis les années 2000, il y a bien eu des bris de pale et quelques mâts pliés, reconnaît Sylvie Meray, déléguée régionale ouest au sein du syndicat France Energie Eolienne. Mais c'est la première fois en France qu'un pylône est intégralement sectionné par le vent. »